Une personne peut prendre le réflexe d’éteindre la lumière en quittant une pièce si on lui on explique le mécanisme du courant électrique et l’impact environnemental lié au gâchis d’énergie. Pourquoi ne pas créer ce même souci de l’énergie dans l’usage quotidien de la technologie et des réseaux sociaux ?
Internet est un moyen utilisé quotidiennement pour accéder à de plus en plus de services dématérialisés. Les e-mails ont remplacé certains de nos courriers, le marché de la musique en ligne a explosé tout comme les videos en streaming ainsi que nos échanges sur les réseaux sociaux. Bien que ce contenu ait été numérisé, il a toujours un poids physique dans notre monde formel. Il part depuis notre ordinateur ou notre smartphone [des terminaux] et transite via le réseau wifi, satellittaire ou filaire [le réseau] jusqu’aux centres de données [data centers] pour être mis à la disposition d’au moins 7,3 milliards d’êtres humains. Pendant son voyage, il mobilise des ressources énergétiques comme de l’électricité pour faire fonctionner les machines et de l’eau pour les refroidir. Mais avant même de passer par ces systèmes il a été nécessaire d’utiliser des matières naturelles pour fabriquer ces infrastructures. Le web, son contenu, les infrastructures qui le composent et les outils qui nous permettent d’y accéder constituent une enveloppe physique nécessitant des ressources technologiques et humaines ayant un impact sur l’environnement aussi bien lors de la phase de fabrication que pendant la phase d’utilisation et de recyclage.
Chaque jour, le rabat de la coque change d’apparence en fonction de l’utilisation des services de communication, tout en donnant des conseils et des informations pour que l’utilisateur profite des services quotidiens tout en respectant l’environnement. En fonction de votre usage journalier, BE.IO calcule un indice d’efficience énergétique de 0 à 5 où 5 est le plus optimal. Cet indice répond à la question: “à quel niveau d’optimisation est-ce que je me positionne ?”.
En utilisant BE.IO vous apprenez à optimiser l’utilisation d’un objet dont vous avez besoin au quotidien. En connaissant toutes les astuces pour mieux vous en servir, vous pouvez économiser votre forfait mobile, économiser de la batterie, vous pouvez prolonger la durée de vie de votre smartphone et aussi gagner du temps ! BE.IO vous recommandera quel est le type de connexion adapté au lieu ou vous vous trouvez ou bien si vous pouvez accomplir une tâche quotidienne plus rapidement que d’habitude.
Cet indice détermine la “santé” de l’écosystème présent sur la coque. En effet, à chaque fois que vous refermerez le rabat, une animation de 4sc se jouera, vous tenant informé de votre évolution. Des canaux irrigués lentement jusqu'aux ramifications les plus fines témoignent d’une consommation optimale et régulière, alors que des canaux scintillant à peine remplis vous signalent que l’écosystème est épuisé.
En fonction de vos habitudes, l’application permet de vous fixer vos propres objectifs pour améliorer votre indice d’efficience énergétique. Vous avez le choix entre des missions, durant de 24 à 72 heures, et des des programmes comprenant plusieurs missions et durant de 7 à 10 jours. Chaque objectif vous tient au courant de votre progression et vous donne des conseils très simples pour les accomplir. Avec le temps, BE.IO analyse votre activité et vous récompense pour vos efforts sans que vous n’ayez fixé d’objectifs. C’est que les réflexes ont été acquis.
BE.IO mise sur la propagation du discours environnemental et la responsabilisation de chacun face à la consommation d'énergie d'internet de manière ludique, concrète, discrète et optimiste. Cette coque est aussi un moyen pour des utilisateurs de comparer leur indice d'efficience dans la vraie vie ou via l'application grâce à des systèmes de classement. L'utilisateur a la possibilité de se fixer des objectifs et de débloquer des “succès”. C'est aussi un label individuel [où l'on se compare soi-même] ainsi qu'un label collectif où l'utilisateur se compare vis-à-vis de la société.
BE.IO se prononce “bio”. L’utilisation de be [pour “être” en anglais], dans le contexte de sauvegarde de notre environnement, exprime le fait d’adopter un comportement respectueux de l’environnement dans notre rapport à la technologie. “I/O” est l’acronyme d’input/output pour exprimer le caractère interactif d’une l’expérience où l’utilisateur a la capacité d’agir et de constater le résultat de ses usages.
Lorsque l’on s’intéresse au poids des géants du web il est très difficile d’accéder à des données précises. Pour Twitter, l’envoi d’un tweet correspond à 90 joules soit 0.02gr de CO2. Cette information est relayée partout sur le web ainsi qu’aux conférences de Raffi Krikorian, ancien ingénieur dans la firme californienne. En plus d’être abstraite avec la succession de conversion, cette donnée est livrée sans expliquer qu’elle ne correspond qu’à l’électricité utilisée lors de l’envoi du tweet. Qu’en est-il du réseau ? Des data centers ? D’un ratio proportionnel à la fabrication de infrastructures ? Ce genre d’analyse superficielle arrange les grandes firmes qui font mine de gagner en transparence, tout en propageant l’idée qu’ils sont les seuls à pouvoir régler ce genre de problèmes. En utilisant des images abstraites et en des termes techniques, ils placent les utilisateurs comme des spectateurs qui ne peuvent pas agir car ils n’en comprennent pas le ‘langage’. C’est une pratique de mésinformation qui se transforme en désinformation.
Ce travail est réalisé en coopération avec Frédéric Bordage, expert en greenit depuis plus de dix ans, qui apporte ses connaissances afin de calculer l’indice d’efficience énergétique. En revanche, certains chiffres sont basés sur des estimations assez larges; les groupes comme Facebook, Twitter et Google sont très peu transparents quant à leurs statistiques surtout concernant leurs infrastructures physiques. Pour ne pas engendrer de fausses informations, il est préférable d’utiliser des ordres de grandeur et de les comparer à des éléments de la vie quotidienne pour les rendre plus compréhensibles aux utilisateurs. Pour chaque statistique délivrée, la source et l’approximation seront précisées.
Très souvent, ce sont les centres de données qui sont pointés du doigt par la presse et les associations de défense de l’environnement. Ce sont souvent des géants comme Google et Facebook. Pourtant, parmi les trois tiers constituant les émissions de gaz à effet de serre du web, c’est le comportement des utilisateurs qui joue le plus grand rôle ; le type de terminal utilisé, le nombre de messages, la présence de photos dans le contenu, et le temps passé sur un service, sont des paramètres essentiels qui changent la donne énergétique.
L’une des solutions clefs est de s’intéresser à l’efficience énergétique. L’efficience énergétique [ou efficacité énergétique] est l’utilisation inchangée d’un service pour une consommation d’énergie minimisée. En d’autres termes, profiter d’un service ou d’une technologie en limitant le gaspillage. Cela aura pour effet d’augmenter la durée de vie d’un appareil, et donc de rentabiliser au maximum l’usage qu’on en fait par rapport à l’énergie nécessaire à sa création, mais aussi de retarder sa prise en charge par des services de recyclage. Il n’est pas question de remettre en cause nos usages quotidiens d’internet et des services de communication, mais de s’efforcer d’en limiter les conséquences au même titre que l’on doit faire attention à éteindre la lumière en sortant d’une pièce ou à ne pas faire couler l’eau tout en se brossant les dents.
Faut-il retourner à l’âge de pierre? Non. BE.IO adopte une démarche optimiste. Le but n’est pas de condamner les usages liés aux technologies, mais bien de diffuser une information et de donner les outils nécessaires à l’apprentissage du “langage” de ce domaine. Certaines personnes utilisent les services de communication dans le domaine professionnel; les besoins diffèrent selon les utilisateurs. Le but est de permettre aux usagers de comprendre ce qu’ils ont entre les mains quotidiennement afin d’être aptes à optimiser leurs utilisation.
La coque et l’application vont de paire. L’une justifie l’utilisation de l’autre. L’utilisateur sera plus sensible à un objet qui lui restera utile même s’il décide d’arrêter d’utiliser l’application par la suite. En plus, la coque protège l’appareil si précieux, preuve que le service ne condamne pas l’utilisation de la technologie. Au contraire, il y a une sorte d’interaction en symbiose. La coque, comme le fait le lichen, se fixe sur une surface. La coque apporte des bienfaits au smartphone en économisant sa batterie et en le protégeant. Le smartphone capte les données nécessaires au changement d’apparence de la coque, lui permettant de se développer. Ce système accentue le côté vivant de l’objet en bois qui réagit pour créer un lien sensible avec son utilisateur qui en est dorénavant responsable. Il est l’enveloppe formelle des données échangées sur internet, et son aspect évidé permet de créer des zones de contacts, une surface sensible délivrant des informations: des strates.